Paru en premier sur (source): journal La Presse
Inspirée par l’œuvre introspective de Roland Barthes, en particulier son Journal de deuil, Rachel Lamoureux nous offre avec Le plancher des vaches une narration captivante, empreinte d’une minutie remarquable.
Publié à 20 h 00
À travers une série de courtes entrées, elle tisse une chronologie intime, dévoilant non seulement son expérience dans le bureau de sa psy, mais aussi les méandres de ses dialogues intérieurs.
C’est une quête linguistique profonde où chaque mot devient un enjeu, une matière à sculpter avec une intensité palpable. Lamoureux excelle dans l’art de choisir et de peser les mots. Elle les cherche, les trouve, les ajuste, révélant une écriture à la fois viscérale et réfléchie.
Ce processus cathartique, où l’analyse est tour à tour suspendue, déconstruite et réinterprétée, dévoile une richesse émotionnelle et intellectuelle qui ne laisse pas indifférent. Entre une poésie délicate et une pudeur assumée, elle nous entraîne dans une exploration de ses blessures, de ses espoirs et de sa reconstruction. Le propos, résumé avec une justesse admirable dans la phrase qui trône seule sur le quatrième de couverture – « Je la paie pour enfin connaître le prix de chaque mot » –, est servi par une écriture d’une rare sensibilité. Le plancher des vaches devient ainsi bien plus qu’un journal : c’est une méditation subtile sur l’identité, la résilience et le langage. Une œuvre incontournable pour quiconque s’interroge sur la capacité des mots à façonner notre être.

Le plancher des vaches
Le Quartanier
101 pages