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C’est le début de la saison de la Ligue nationale de hockey. Période d’engouement pour les partisans, mais plutôt stressante pour les photographes!
Le défi en photographie sportive, c’est d’obtenir l’image qui résume l’histoire du match. Vous pouvez capter de bonnes photos tout au long du match, mais si vous n’avez pas celle du moment le plus important, hélas, vous avez raté votre coup!
Il est essentiel de bien connaître le sport. Il est plus facile d’anticiper les événements lorsqu’on connaît les habiletés des joueurs sur la patinoire.
Chaque amphithéâtre a des sièges réservés aux photographes. Certains choisissent de s’installer au niveau de la glace. Cela permet de faire des photos plus spectaculaires, mais le risque est beaucoup plus grand. En effet, ils doivent prendre des photos à travers un trou dans la baie vitrée.
Si un arbitre ou un joueur passent devant eux, leur vue est obstruée et il n’y a plus rien à faire. Et si l’action se déroule à l’autre extrémité de la glace, les occasions d’obtenir de bonnes images sont grandement diminuées.
La section plus élevée au centre de la glace est ma préférée. Avec un puissant téléobjectif (entre 200 et 600 mm), on peut capter l’action partout sur la glace.
Cette position est privilégiée par les agences de presse. Celles-ci doivent couvrir les deux équipes, tandis que le photographe d’un média local se concentre sur l’équipe hôte. Deux mandats très différents.
1000 photos par période
À chaque lancer au but, le photographe doit dégainer lui aussi. Le but important peut arriver à tout moment. Il n’y a aucun risque à prendre. Résultat : on peut prendre de 500 à 1000 photos par période. Ça fait beaucoup de photos…
Pendant les pauses publicitaires et entre les périodes, les photographes téléchargent le contenu de leurs cartes mémoire sur leur ordinateur afin de pouvoir trier leurs images. Il y a donc un double défi : capter le moment, mais aussi savoir le repérer très rapidement pour sélectionner les meilleurs clichés.
Certains photographes installent une caméra dans le filet ou au plafond de l’amphithéâtre. Ils utilisent alors un déclencheur à distance qu’ils gardent à proximité de leur main gauche, tandis qu’ils continuent de prendre des photos avec la caméra qu’ils tiennent de la main droite. C’est tout un exercice de coordination.
D’autant plus que tout se passe très rapidement. Il faut donc une vitesse d’obturation élevée pour que la rondelle apparaisse figée dans le temps et non pas floue. Je suggère 1/1000 de seconde.
Mon clin d’œil de la semaine

Le Capitaine America salue la petite Melyanna, 4 ans, accompagnée de sa mère Sabrina Morency, au CHU Sainte-Justine.
C’est la première fois de ma carrière que je photographie un superhéros!
La rumeur circulait depuis la matinée. Spiderman, le Capitaine America et la Panthère noire avaient été aperçus à l’Hôpital Sainte-Justine, à Montréal… Aidé par le personnel du CHU, j’ai eu brièvement accès à l’arrivée du Capitaine America devant la chambre de la petite Melyanna.
La difficulté principale de ce cliché, c’est la différence de luminosité entre l’intérieur de la pièce et l’extérieur. Il faut exposer l’image assez longtemps pour obtenir assez de détail dans la partie plus éclairée – dans ce cas-ci, le ciel aperçu par la fenêtre.
La partie de l’image à l’intérieur est alors un peu trop sombre. Mais ce n’est pas grave, car on peut l’éclaircir en postproduction, pour bien voir les expressions de la fillette et de sa mère.
N’ayant pas assez de recul dans la minuscule chambre d’hôpital, j’ai utilisé mon objectif super-grand-angle (14 mm) pour être en mesure de cadrer les deux à la fois.