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C’est le 26 décembre dernier à l’âge de 84 ans que s’est éteint Jean-Guy Pichette à son domicile de Stoneham. Connu simplement sous le nom de Jean Guy, le comédien et pédagogue a été un homme important pour le théâtre québécois.
Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1964, il y a, par la suite, enseigné l’interprétation, en plus de diriger l’établissement à deux reprises, soit de 1972 à 1978, puis de 1989 à 1996.
Il a fait 50 ans de théâtre professionnel à Québec
, rappelle sa fille, Élizabeth Dubois. Il a fait de tout, sauf de la scénographie.

L’homme de théâtre Jean-Guy Pichette, alias Jean Guy.
Photo : Jimmy Voyer
Homme de théâtre
Comme comédien, il a joué dans quelques films et séries télévisées, mais c’est surtout au théâtre qu’il a laissé sa marque.
Il a joué dans En attendant Godot (1980), Les trois Tchekov (1993) et L’homme, Chopin et le petit tas de bois qui a pris la route en Europe pour 300 représentations.
Il a remporté le Masque de l’interprétation en 1994 pour le rôle du maire Petit dans Le gars de Québec au Théâtre du Bois de Coulonge. Il a aussi remporté le prix d’interprétation Paul-Hébert en 1998 pour le rôle de Willy Loman dans La mort d’un commis voyageur qui a été présenté au théâtre du Trident.

Jean Guy dans «Un curioso accidente» de Goldoni présenté à La Bordée en 2006.
Photo : gracieuseté la bordée
Michel Nadeau, comédien, metteur en scène et directeur artistique du théâtre La Bordée, qui l’a connu au conservatoire et qui l’a dirigé dans La mort d’un commis voyageur, évoque un homme passionné et un ardent défenseur du théâtre à Québec.
Il a fondé une compagnie qui s’appelle le Théâtre du Vieux-Québec et qui était sur la rue Saint-Stanislas
, rappelle-t-il. C’est là que Rémy Girard, Marie Laberge et Normand Chouinard ont fait leurs débuts.
Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux et plusieurs lui rendent hommage. C’est le cas du théâtre du Trident qui rappelle que Jean Guy en a été l’un des fondateurs en 1970.
Professeur aimé
Il a enseigné à bon nombre de comédiens qui ont fait carrière par la suite, notamment Josée Deschênes, Guylaine Tremblay et Jack Robitaille, qui dit lui devoir beaucoup. C’est le professeur qui m’a vraiment fait me découvrir comme interprète
, se remémore l’acteur qui l’a eu comme enseignant dans les années 1970.

Le comédien Jack Robitaille.
Photo : Radio-Canada
Ce serait lui, selon Robitaille, qui a instauré l’idée de la création d’une pièce de théâtre par les finissants du conservatoire. C’était vraiment quelqu’un qui voyait le jeu comme quelque chose de stimulant, de joyeux
, dit-il. Il nous demandait de travailler. Si on ne travaillait pas, il n’y avait pas de pardon pour ça, mais pour lui, c’était joyeux
.
C’était un excellent professeur puis je ne suis pas le seul à l’avoir apprécié comme professeur. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui l’ont trouvé extraordinaire.
Jacques Leblanc, qui a également été son étudiant, se souvient d’un homme qui en imposait et qui était différent de par sa stature, sa personnalité et son humour
.
Jean Guy, pour moi, a été extrêmement important dans l’apprentissage du jeu. Dans ses cours, la façon d’aborder les personnages, la mémoire sensorielle, où aller chercher l’émotion, il m’a bien guidé là-dedans.

Jean-Guy Pichette (à droite) à la fin de son premier mandat à la tête du Conservatoire d’art dramatique de Québec.
Photo : Page Facebook du CADQ
Le comédien souligne, pour sa part, que Jean Guy défendait le théâtre québécois dans son ensemble. Avec Marc Doré [dramaturge, professeur et directeur du conservatoire d’art dramatique de Québec de 1979-1988], ils ont insufflé [la création] au milieu du théâtre à Québec
.
Aucune cérémonie funéraire n’est prévue, mais les parents et amis qui le désirent sont invités à lui rendre hommage chacun à leur façon.