Source : Le Devoir
« Je suis toujours surprise de voir qu’on parle constamment de mourir dans la dignité, alors que vivre dans la dignité reçoit si peu d’attention. » Lorsque son père, Roger, reçoit un diagnostic de démence mixte — alzheimer et démence vasculaire —, la comédienne et scénariste Marika Lhoumeau voit l’une de ses plus grandes craintes se matérialiser : celle d’être effacée de la mémoire de l’homme qui l’a élevée. Dans les traits du visage de celle qui se trouve à son chevet, Roger perçoit plutôt Margot, une amie d’enfance depuis longtemps disparue de sa vie. Marika Lhoumeau poursuit la démarche entamée dans le balado Devenir Margot et embrasse le rôle de l’amie de son père pour réécrire les liens qui l’unissent à ce dernier et réfléchir à notre rapport collectif à la maladie et à la vieillesse. À travers son expérience, on entre dans un horizon insoupçonné, où l’incohérence et la perte de repères laissent place à des éclairs de vérité bouleversants et rappellent l’importance de s’ancrer dans le moment présent et de célébrer la résistance de l’amour, aussi imparfait soit-il.
Devenir Margot
★★★
Marika Lhoumeau, Somme toute, Montréal, 2024, 120 pages
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