Image

«Dysphoria Mundi»: Paul B. Preciado, un genre de révolution

Le Devoir Lire

Le penseur espagnol n’est pas seul à le crier : il y a urgence en la demeure. Épidémies, catastrophes climatiques, guerres, crises migratoires. Le temps, fait-il remarquer, semble sorti ses gonds. À l’échelle mondiale, la dissonance entre l’état critique des lieux et la désespérante passivité des gouvernements, des citoyens et des consommateurs — c’est-à-dire chacun d’entre nous — est devenue vertigineuse.

Dans Dysphoria mundi, « cahier de philosophie documentaire » et prospective, un bien en chair qui repousse d’emblée toute assignation à un genre littéraire, Paul B. Preciado se fait tour à tour diagnostique, combatif, utopiste, pédagogique ou lyrique.

Un qui regarde vers le futur, dans lequel le philosophe et chercheur de 52 ans, ex-femme — selon ses propres mots —, véritable rock star du militantisme trans qui distille depuis trente ans une critique radicale du binarisme de genre, appelle à en finir avec ce qu’il nomme le « capitalisme pétro-sexo-racial ». Et pour y arriver, il ne souhaite rien de moins qu’une mutation globale de l’humanité.

« C’est un moment assez passionnant pour un philosophe », reconnaît Paul B. Preciado au téléphone, depuis son appartement du quartier de Belleville, à . « Jamais depuis l’invention de l’imprimerie et la conquête des Amériques, peut-être, nous n’avons traversé un moment de réorganisation aussi fort. Collectivement, c’est une occasion extraordinaire qu’il nous faut saisir », estime-t-il.

Pour y arriver, il lui semble pressant d’identifier les bases sensibles de ce qu’il appelle le « capitalisme pétro-sexo-racial » : « destruction des écosystèmes, violence sexuelle et raciale, consommation d’énergie fossile et carnivorisme industriel ».

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Palmarès des livres au Québec