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«Éloge du bug»: le bogue, ou comment reprendre le contrôle sur nos vies

Source : Le Devoir

Quel cauchemar ! Lorsque notre ordinateur ou notre cellulaire se met soudainement hors service ou affiche sur l’écran un code d’erreur, l’impatience et la colère surgissent au quart de tour. Face à ce bogue imprévu, l’usager panique rien qu’à l’idée d’être injoignable.

Mais si cette défaillance était au contraire un bienfait ? Cet instant de dysfonctionnement peut être l’occasion de comprendre ce qui se dissimule derrière le dispositif lisse des applications et des plateformes. C’est du moins la proposition avancée par le philosophe Marcello Vitali-Rosati dans son captivant ouvrage Éloge du bug, qui éclaire sur notre aliénation technologique.

Le bogue ou bug évoque, en anglais, un insecte, mais le mot d’origine galloise peut aussi signifier « spectre ». En court-circuitant la machine qu’il habite (ou qu’il hante), le bogue nous pousse à ouvrir la boîte noire, indique l’enseignant à l’Université de Montréal et professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.

Son stimulant, qui imbrique avec panache le savoir disparate des systèmes informatiques à celui des penseurs de l’Antiquité, tels que Socrate, est une mine d’information. La place du numérique dans nos vies a pris une telle importance que nous en sommes aujourd’hui venus à déléguer nos choix aux GAFAM. Ces géants de la Silicon Valley (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont érigé en valeurs essentielles les termes « simple, pratique, intuitif » nous jurant de nous délivrer de toute contrainte matérielle grâce à un monde contemporain régi par les algorithmes. Mais derrière les promesses de penser à notre place, cette « rhétorique de

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