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«Éloïse ou le violon», Manon Louisa Auger

Source : Le Devoir

« Éloïse avait jeté son père dans le puits. […] Ses cailloux n’atteignaient pas non plus le corps du monstre qui s’y cachait, ce qui rendait Lo chaque fois de plus en plus furieuse. » Ainsi commence le récit d’, dite Lo, comme la Lolita de Nabokov, héroïne ensorcelante de ce deuxième roman de Manon Louisa Auger. Après s’être inspirée de l’univers d’Emily Brontë pour Année ou le livre d’Émilie (Leméac, 2019), l’autrice puise dans celui d’ pour signer ce roman campé dans le Québec de la Grande Dépression. Évoquant l’orpheline rouquine de Lucy Maud Montgomery, traitée de sorcière par son grand-père malade, la jeune fille mutine que sa mère et son nouveau beau-père aubergiste arrachent à sa forêt bien-aimée se plaît à tordre le réel pour contrer le sort qu’on réserve aux filles de sa condition. Éloge vibrant de l’imaginaire et critique virulente du patriarcat, Éloïse ou le violon s’avère un roman d’une sombre et sulfureuse beauté rappelant les plus cruels contes pour enfants.

Éloïse ou le violon

★★★ 1/2

Manon Louisa Auger, Leméac, , 2022, 242 pages

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