Paru en premier sur (source): journal La Presse
Dans En attendant de t’aimer, son premier roman, Éliane Gagnon (comédienne, autrice du récit autobiographique Carnets de fuite et de l’essai La sobriété, fondatrice de la Station Soberlab) raconte avec lucidité et sensibilité le quotidien complexe d’une jeune femme aux prises avec des enjeux de santé mentale qui attend son premier enfant.
Publié à 10 h 30
Atteinte d’un trouble de la personnalité limite, souffrant d’anxiété et sobre depuis presque trois ans, Lili souhaite tout simplement être heureuse. « Mais tous les jours, je trouve une façon de scrapper mon bonheur », explique la narratrice, qui tente de trouver un équilibre entre ses deux personnalités, Lili-Destroy et Lili-Love.
L’explosive jeune femme y parvient tant bien que mal avec l’aide de sa voisine, ses thérapies de groupe, son psy, l’écriture et une grande part de spiritualité. Sans oublier le soutien de son chum Sanchez, avec qui elle attend un enfant. Cette grossesse engendre chez Lili une importante remise en question : peut-on prendre soin d’un petit être si on ne croit pas être capable de prendre soin de soi ?
Entre sa tendance à l’autodestruction, son besoin de contrôle, ses crises de colère et de jalousie, en raison notamment de son obsession malsaine pour une maman influenceuse, on est essoufflé par les montagnes russes d’émotions que vit la jeune femme, malgré tous ses efforts pour aller mieux. L’autrice place le lecteur au beau milieu de son étourdissante réalité, sans faux-fuyants, avec une écriture simple, brute et sans compromis. Le tout culmine dans une finale remplie de bons sentiments, où Lili, maintenant mère d’un garçon, peut envisager l’avenir avec espoir.
