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«En ces territoires, nos pas divergent»: prendre part à la fuite

Source : Le Devoir

Depuis l’histoire de cette Vieille qui, nostalgique d’une révolue, fuit sa réalité jusqu’à ce rendez-vous désolant dans un mythique, une femme s’évade de sa vie de mère alors qu’une autre, en pleine forêt, court pour tenter d’échapper à ses humeurs. Issus d’horizons différents, onze auteurs « questionn[ent] les multiples visages de la fuite, captur[ent] l’essence de l’expérience humaine, ses complexités, ses contradictions ».

Comme un bouquet de solitudes, En ces territoires, nos pas divergent porte en lui cette dualité improbable, celle d’unir des auteurs et autrices autour d’un thème qui, par essence, commande, au contraire, l’éloignement. Pourtant, -Anne Landry et Pierre-Luc Gagné parviennent avec humilité et authenticité à rassembler des plumes qui racontent différentes existences, toutes portées par un urgent et irrépressible besoin d’échapper au réel qui les entoure. Et la force de l’ouvrage tient à cette exploration distincte du thème. Que ce soit la fuite de soi chez Geneviève Dufour dans « Les carnages », la réflexion autour du suicide d’Hubert Aquin pour Anne Peyrouse, l’exaspération d’une mère devant la charge familiale racontée par Pier Courville ou encore la folie explorée par Sophie-Anne Landry, le thème se décline ainsi en plusieurs voix. Et est, chaque fois, porté par des personnages aussi fragiles qu’intenses, éperdus d’amour, de honte, d’angoisse, d’espoir.

Il y a ce frère, imaginé par Mattia Scarpulla, qui s’entête à poursuivre sa sœur disparue, cette femme qui, dans « Des points de suspension » (Sylvie Nicolas), tente d’éviter les avances d’un homme. Fuir plutôt que d’affronter afin de ne pas blesser. Christine Gosselin

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