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«En mémoire de la mémoire»: mémoire effective

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À la mort sa vieille tante Galia, Maria Stepanova a dû vider son petit appartement de , véritable mausolée de l’encombrement, dédié au temps qui passe et à l’inutile. Un deux et demie rempli jusqu’à la gueule de piles de journaux jaunis, de collections de magazines et de colonnes de coupures de presse, où il ne restait qu’un « petit sofa avachi » pour s’asseoir, sous le regard de « carcasses desséchées » de téléviseurs posées dans les angles.

Elle est repartie avec un vrai butin : une série d’agendas couverts de notes fiévreuses, une sorte de chronique du quotidien couvrant plusieurs années. Deux gros sacs remplis de listes d’événements apparemment sans importance : l’heure du lever et du coucher, titres d’émissions télévisées, appels téléphoniques, menus. Tout ce qui remplissait ses journées.

Et rien d’autre. « Pas un mot sur ce qu’était cette vie, pas un mot sur elle-même et les autres, rien que des informations fractionnées et minutieuses, qui, avec une précision de chroniqueur, fixaient le cours du temps. » Comme la trotteuse d’une horloge qui laisserait des traces.

Mais c’était l’étincelle qui lui manquait, raconte-t-elle, pour amorcer le autour duquel elle tournait depuis 30 ans sans pouvoir l’écrire, fascinée depuis longtemps par les artéfacts familiaux et les arbres généalogiques.

En de la mémoire, le livre composite qui en résulte, est une sorte de docufiction qui mélange les époques, les sources et les genres. Issue d’une famille juive, des gens instruits sans avoir fait partie de l’intelligentsia, on n’y trouve ni combattants ni victimes

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