
Tout lire sur: Véronique Cloutier Livres
Source du texte: Lecture
5 questions en rafale
D’où vient ta passion pour la batterie ?
Mes parents sont musiciens – mon père a jadis été batteur professionnel (il a notamment accompagné Robert Charlebois). Avec ma mère, ils forment aujourd’hui un duo: Les Saint-Antoine (notre nom de famille en français). Petite, j’ai appris le violon, puis mon papa m’a enseigné mon premier beat à la batterie. Vers la fin de l’adolescence, j’ai vraiment eu la piqûre, tellement que j’ai été admise au Collège Lionel-Groulx en musique. Tout s’est rapidement enchaîné… et je gagne ma vie depuis l’âge de 18 ans avec la batterie.
Les «drummeuses» connues étaient rares dans le milieu il y a 15 ans. Comment te sentais-tu au début de ta carrière ?
Il y avait bien quelques femmes batteuses, mais elles avaient peu de visibilité. À l’époque, il y avait plein de préjugés, et encore plus parce que je suis une fille délicate et girly. Les gens se demandaient notamment si j’étais assez forte pour jouer. Heureusement, ç’a évolué. Les réseaux sociaux ont contribué à normaliser la présence des femmes à la batterie. L’accueil est différent: on ne me demande plus si j’accompagne mon chum en coulisses…
Tu es tellement souriante quand tu joues de ton instrument ! Quels sentiments t’habitent quand tu es en action ?
À mes débuts, j’étais super stressée, tendue, et ça paraissait. Un jour, je me suis vue à l’écran et je n’en revenais pas ! Ma pratique me procure tellement de bonheur qu’il a fallu que je lâche prise et que je fasse le choix conscient de dégager du fun, de la joie. C’est important de se brancher sur le cœur et d’entretenir cette émotion-là. Bien sûr, c’est venu avec une certaine aisance acquise. Ma batterie, c’est une extension de moi-même. Quand je joue, je me sens libre. Je vis le moment présent. Je me réalise. Je suis à la fois en contrôle et dans l’abandon total. Ça exige une force qui me fait le plus grand bien.
Quelle est la première pièce que tu es heureuse d’avoir maîtrisée et celle qui te met illico de bonne humeur ?
J’ai présenté So You Say de Dennis Chambers à mon épreuve synthèse finale dans mon programme d’études au cégep. À l’époque, ce beat me sortait vraiment de ma zone de confort. J’étais tellement fière de l’avoir réussi ! Et dernièrement, j’ai eu du gros fun à apprendre I’m Coming Out de Diana Ross pour du contenu publié sur mon compte TikTok. L’introduction de batterie de cette pièce est géniale.
Quels seront tes petits bonheurs cet été ?
Ça débute sur une belle note, puisque mon conjoint Erik Polidoro lance un album en juin – je joue d’ailleurs sur une des pièces – et je serai là pour le soutenir dans ce beau projet. À part ça, je suis récemment devenue propriétaire d’une maison avec une piscine et j’en suis enchantée ! Cet été, je passerai aussi du temps au chalet familial de mon copain et j’irai faire un saut au Portugal pour les vacances. Ça s’annonce bien !