Paru en premier sur (source): journal La Presse
Julie, Marianne, Thanh Giang, Félice, Ada : tant d’amis qui ont « singulièrement marqué » la vie de Maggie Blot et à qui elle rend une forme bien saisissante d’hommage dans En particulier quand nous sommes plusieurs.
Publié à 9 h 30
En dressant méticuleusement le portrait de ces personnes dont la compagnie a ponctué son existence, et en leur consacrant chacune un chapitre, l’autrice s’attelle à documenter le faire commun et à disséquer ces liens énigmatiques qui se forment dès la tendre enfance, tels des tuteurs pour un être qui grandit. « Ses cheveux sont comme une laine beige. D’un blond cendré de miel crémeux. Une laine filée, étalée, défroissée, gonflée d’air sous les coups de brosse, dont la masse douce prend une forme triangulaire et descend jusqu’aux aisselles. » Ainsi décrit-elle Mélissa.
Si elle célèbre ce qui brille chez ses 14 copains, elle ne manque pas pour autant d’explorer les inconforts et les zones d’ombre qui accompagnent inévitablement l’intimité. De la silhouette élancée de la sportive aux intrigantes traces de bourgeoisie chez l’un, en passant par la chambre étrangement sobre de l’autre : les détails permettent le ravivement des présences.
Même les premiers échanges de fluides, les démonstrations candides de tendresse, sont racontés dans cet ouvrage qui se lit comme un chapelet de souvenirs. La plume de Maggie Blot, délicate mais incisive, dessine avec précision ces tranches de vie qui, ensemble, l’ont façonnée. Résultat : une œuvre bouleversante de simplicité.

En particulier quand nous sommes plusieurs
Le Cheval d’août
132 pages