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La solitude se vit-elle de la même façon n’importe où dans le monde ? Bonne nuit Tôkyô et À propos de ma fille, deux romans parus récemment, nous transportent respectivement au Japon et en Corée du Sud, à la rencontre de personnages atypiques qui évoluent en marge de la société et vivent leur isolement avec discernement ou appréhension, chacun à sa manière.
Publié à 12h00 ✓ Lien copié Laila Maalouf La Presse
Dans Bonne nuit Tôkyô, premier roman traduit en français de l’écrivain japonais Yoshida Atsuhiro, les noctambules solitaires comme les travailleurs nocturnes esseulés peuvent toujours compter sur Matsui, un chauffeur de taxi qui sillonne toutes les nuits les rues désertées de la capitale nipponne. Il répond à leurs appels ou les embarque peu importe où ils se trouvent, lorsqu’il n’y a plus âme qui vive pour leur prêter main-forte. Car les nuits de Tokyo ne sont plus ce qu’elles étaient, se désole Matsui, dont le taxi roule de plus en plus à vide ; le nombre de magasins ouverts toute la nuit est en chute libre depuis que les beaux jours d’une économie florissante ne sont plus qu’un vague souvenir.
Mais le chauffeur de taxi connaît ces repaires nocturnes qui deviennent pour lui, comme pour ses clients, des refuges au cœur de la nuit. Il y a cette cantine gérée par quatre femmes qui ont enterré leur rêve d’avoir un grand restaurant. Ou encore ce brocanteur qui n’ouvre sa boutique que la nuit, même si la clientèle se fait de plus en plus rare, et où Matsui amène l’une de ses clientes, accessoiriste pour une maison de production qui doit constamment