Roger Jon Ellory est un personnage aussi controversé que fascinant, on le sait depuis longtemps, mais il est d’abord un écrivain exceptionnel, comme le prouve encore une fois ce lourd pavé, déjà son 17e roman publié en français.
Il faut dire tout de suite que Everglades n’a rien d’une histoire simple ; au contraire, ce conte moral exigeant met en jeu des questions éthiques fondamentales en abordant frontalement la question cruciale de la peine de mort. Tout repose sur la vie, la conscience plutôt, d’un gardien de prison… ce qui, de prime abord, n’a rien de particulièrement stimulant. Surtout si, comme Garrett Nelson, vous travaillez dans la zone de sécurité maximale où sont regroupés les détenus les plus violents et, encore plus, dans le corridor de la mort où les condamnés attendent d’être exécutés sur la chaise électrique. Car oui, c’est encore le cas à la fin des années 1970 à Southern State, le pénitencier fédéral de Floride situé au beau milieu du marais des Everglades, où se déroule cette histoire.
Contrairement à l’image que certains peuvent se faire des agents du système correctionnel, Garrett Nelson est un homme d’exception, droit, intègre et passionné par la justice et la vérité. Ancien shérif adjoint — une blessure grave l’a forcé à quitter son poste —, il vient tout juste, à l’aube de la quarantaine, de rencontrer l’amour de sa vie et d’amorcer un nouveau travail qui le remet en question tous les jours. Monsieur Nelson, comme l’appellent même les prisonniers, coche toutes les bonnes cases par
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