Source : Le Devoir
Certains auteurs semblent immortels, d’autres sombrent dans l’oubli. Après un temps, qu’en reste-t-il ? Dans sa série mensuelle Faut-il relire… ?, Le Devoir revisite un de ces écrivains avec l’aide d’admirateurs et d’observateurs attentifs. Aujourd’hui, l’un des auteurs allemands les plus importants du XXe siècle, et paradoxalement un des plus méconnus : Alfred Döblin (1878–1957). Car l’éclat de Berlin Alexanderplatz (1929), ce roman exceptionnel souvent comparé à Ulysse, de James Joyce, dissimule une oeuvre éclectique, exigeante, et d’une érudition sans pareil.
l n’en a jamais rien su, mais Alfred Döblin doit une fière chandelle à Rainer Werner Fassbinder. En 1980, le réalisateur du Mariage de Maria Braun et de Querelle s’est attaqué au roman qui avait fait la gloire de son auteur, Berlin Alexanderplatz, pour le transformer en série d’une dimension tout aussi imposante. Or, pour bien des cinéphiles, ce monument télévisuel en 14 épisodes n’en demeure pas moins une oeuvre de Fassbinder, mais elle a apporté à celle de Döblin un rayonnement durable qui dépasse les frontières de l’Allemagne.
L’écrivain et médecin fut, un peu malgré lui, citoyen du monde, ballotté par les agitations de la première moitié du XXe siècle. Sa fuite face au régime nazi avec son épouse et leur fils cadet en traversant la France, l’Espagne et le Portugal pour rejoindre la Californie relève parfois du roman d’aventures, sans compter qu’il deviendra citoyen français, pour ensuite retourner dans son pays natal après la Deuxième Guerre mondiale afin de procéder à sa dénazification.
Mais que fait donc notre Franz ?
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