Source : Le Devoir
Certains auteurs semblent immortels, d’autres sombrent dans l’oubli. Après un temps, qu’en reste-t-il ? Dans sa série mensuelle Faut-il relire… ?, Le Devoir revisite un de ces écrivains avec l’aide d’admirateurs et d’observateurs attentifs. En 1960, elle a surgi comme un coup de tonnerre dans le paysage littéraire des États-Unis, et la déflagration fut ressentie pendant des décennies. Harper Lee (1926-2016), timide et anxieuse, a signé, avec To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur), ce que l’animatrice Oprah Winfrey a qualifié de « roman national ».
Dans les années 1950, tout en travaillant pour une compagnie aérienne à New York, Harper Lee s’acharnait à écrire, et à réécrire. Jamais satisfaite, publiant rarement ses nouvelles, la jeune femme originaire de Monroeville, en Alabama, était dévorée par son ambition de devenir écrivaine, mais paralysée à l’idée de sortir de l’anonymat. Celle qui, enfant, se réfugiait au balcon du tribunal de son comté pour observer son père avocat se voyait mal occuper le devant de la scène.
Quelques alliés précieux, dont l’écrivain Truman Capote, accéléreront les choses. L’auteur de Breakfast at Tiffany’s (1958), Harper Lee le connaissait depuis leur enfance en Alabama. Installé à New York avant elle, il la met en contact avec des amis lorsque Harper Lee s’installe dans la ville que Capote venait de conquérir. À Noël, le compositeur Michael Brown lui offrira un cadeau inespéré : de l’argent pour se consacrer exclusivement à l’écriture pendant un an.
Le succès vu comme une malédiction
Cette générosité sera non seulement bénéfique pour Lee, mais aussi
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