Source : Le Devoir
Certains auteurs semblent immortels, d’autres sombrent dans l’oubli. Après un temps, qu’en reste-t-il ? Dans sa série mensuelle Faut-il relire… ?, Le Devoir revisite un de ces écrivains avec l’aide d’admirateurs et d’observateurs attentifs. Aujourd’hui, place à celui qui éveille, amuse, exaspère ou terrorise des générations d’écoliers : Jean de La Fontaine (1621 – 1695). On le réduit souvent à un nombre impressionnant de fables, cachant une œuvre plus abondante, parfois même « pour adultes seulement ». Mais l’écrivain est surtout connu pour ce « miracle de culture », dixit André Gide, peuplé de tortues, de renards et de cigales.
Il a écrit un opéra, fut tenté par la comédie, a défendu des idées avant-gardistes (dont celle voulant que les animaux aient une âme, thèse déclinée dans Discours à Madame de La Sablière, 1678) et fut reçu à l’Académie française en 1684 après avoir renié ses contes libertins.
Difficile de croire qu’il est question de Jean de La Fontaine tant l’image que nous en avons se résume à celle d’un (brillant) fabuliste, lui dont les perles de sagesse, et de morale sentencieuse, ponctuent discours et conversations. Des exemples ? « On a souvent besoin d’un plus petit que soi » (Le Lion et le Rat, 1668) ; « La raison du plus fort est toujours la meilleure » (Le Loup et l’Agneau, 1668) ; « Aide-toi, le ciel t’aidera » (Le chartier embourbé, 1668) ; « Tel est pris qui croyait prendre » (Le Rat et l’Huître, 1678).
Les derniers vers de la dernière fable de Jean de La Fontaine,
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