Source : Le Devoir
Certains auteurs semblent immortels, d’autres sombrent dans l’oubli. Après un temps, qu’en reste-t-il ? Dans sa série mensuelle Faut-il relire… ?, Le Devoir revisite un de ces écrivains avec l’aide d’admirateurs et d’observateurs attentifs. Aujourd’hui, Christian Mistral (1964–2020), premier auteur québécois à y faire son entrée, lui dont la sienne fut fracassante dans le monde des lettres, au milieu d’une décennie morose.
Il a connu les salons du livre et les cellules de prison (celles de Parthenais et de Bordeaux) ; l’ivresse du succès et les migraines des lendemains de veille ; l’étiquette d’enfant terrible puis celle de batteur de femmes. On le reconnaissait aussi à ses allures de dandy, son éternel chapeau bien rivé sur sa tête, ayant fait de la rue Saint-Denis son royaume, et certains bars, dont Les Beaux Esprits, ses quartiers généraux.
Christian Mistral ne souhaitait jamais passer inaperçu, du moins à l’époque de sa gloire lors de la publication de Vamp, en 1988. Ce premier roman, écrit par un jeune homme de 23 ans qui n’avait guère flâné sur les bancs d’école et carburait déjà à l’alcool, a été reçu tout autant comme une bombe que comme un manifeste, celui de la génération X à laquelle Mistral s’identifiait totalement. Sans compter ses descriptions de Montréal qui, sous son regard, débordait de sensualité, mais suintait aussi le désespoir.
L’écrivain, il faut le dire, était précoce en bien des domaines, lui qui avait publié, à compte d’auteur, son premier recueil de poésie à 14 ans — geste d’amour à
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