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Festival d’Angoulême | « Joie et stress » pour la dessinatrice Anouk Ricard après son sacre

Paru en premier sur (source): journal La Presse

(Angoulême) Pas facile d’être exposée au grand jour quand on fuit la lumière. et dessinatrice « solitaire », Anouk Ricard avait choisi le dessin pour être « tranquille », mais son sacre au festival d’Angoulême, où elle a obtenu le grand , a tout chamboulé.  


Publié à 7 h 44

Jérémy TORDJMAN

Agence -Presse

« C’est beaucoup d’émotions, de joie, de fierté, mais aussi de stress », explique, dans un entretien à l’AFP, l’autrice française de 54 ans récompensée pour son œuvre décalée mettant en scène de petits animaux très humains.

Cette soudaine exposition a produit une impression « bizarre » chez cette dessinatrice habituée à fabriquer ses albums humoristiques loin de l’agitation médiatique.

« Si je fais du dessin, c’est parce que je ne suis pas capable de faire du . J’aurais peut-être pu faire rire en étant comédienne, mais la scène me terrorise », expose celle qui a reçu mercredi la plus haute distinction du 9e art après un vote de ses pairs.  

La forêt de caméras qui l’a accueillie lors de la remise du prix l’a d’ailleurs prise de cours. « Je ne pensais pas que ça allait être comme ça. Là j’ai eu l’impression d’être au Festival de Cannes », raconte cette adepte de dessins naïfs et d’histoires burlesques.

Le goût du non-sens irrigue toute l’œuvre de cette ancienne diplômée de l’école des beaux-arts de Strasbourg, qui a débuté dans les livres .

Un de ses albums-phare, Animan (2022, Ed. Exemplaire), chronique ainsi la vie d’un homme qui partage la vie d’une grenouille et a la faculté de prendre l’apparence de n’importe quel animal, notamment d’une pieuvre pour peindre plusieurs tableaux à la fois.  

Une très libre réinterprétation de la série télé des années 80 Manimal où un universitaire se transformait en aigle ou en lion pour résoudre des enquêtes.

Malgré ce résumé décalé, Anouk Ricard tient à injecter ce qu’elle appelle « une dose de réalisme ». « Quand mon personnage devient un animal, il y a toujours au sol les habits qu’il vient d’enlever à côté. C’est une forme de cohérence », estime-t-elle.

« Dans mon  »

On croit déceler dans certains de ses ouvrages – sur des petites perles pêchées dans régionale (Faits divers) ou sur une entreprise d’horlogerie dirigée par un caniche tyrannique (Coucous Bouzon) – une forme de satire sociale, mais Anouk Ricard préfère ne pas verser dans l’analyse de son œuvre.

« À partir du moment où on analyse trop ce qu’on fait, ça enlève de la créativité parce qu’on se ferme », dit-elle. « Je pense que pour créer, il faut se laisser aller ».

Ses histoires comme ses dessins, elle les bâtit d’ailleurs au fur et à mesure, sans jamais rien écrire à l’avance.

« Je ne réfléchis pas trop à ce que je fais, c’est très intuitif. J’improvise toujours », raconte-t-elle, laissant la critique sociale à d’autres.

« J’ai l’impression d’être dans mon monde, un peu dans la lune et parfois même à côté de la plaque », dit-elle. « Mais ça me donne une liberté artistique ».

La ée en puissance des autrices à Angoulême, dont son sacre est le reflet, ne lui a toutefois pas échappé, elle qui avait rejoint un collectif en 2016 pour dénoncer la sous-représentation des femmes dans le festival.

« On a, toutes, notre place dans la BD », a-t-elle déclaré mercredi après avoir reçu son prix. Mais son ambition, dit-elle, est avant tout « de faire rire ».

Le grand prix d’Angoulême pourrait, espère-t-elle, ouvrir la voie vers une adaptation de ses BD en films d’animation ou faire naître d’autres projets.

Un de ses rêves ? Reprendre le personnage de Droopy comme d’autres auteurs font revivre Astérix ou Lucky Luke, au prix peut-être d’un nouveau pas vers la lumière. « Mais en même temps c’est tellement génial que je n’oserais pas m’attaquer à ça », dit-elle.

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