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(Angoulême) Deux filles nues de Luz, ancien dessinateur de Charlie Hebdo, qui raconte la montée du nazisme du point de vue d’un tableau spolié, a reçu samedi le Fauve d’or 2025 du meilleur album de l’année au 52e festival de la BD d’Angoulême en France.
Publié à 16 h 48
« Je voulais faire un bouquin d’Histoire et j’ai fait un bouquin d’actualité », a déclaré en recevant son prix celui qui échappé à l’attentat djihadiste du 7 janvier 2015 qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique à Paris, parce qu’il était en retard.
« On ne va laisser ce monde nous engloutir », a encore dit le dessinateur français qui s’est lancé dans la BD après l’attentat : « Il n’y avait plus que ça à faire », a-t-il expliqué.
L’album a été choisi parmi 44 en compétition à la veille de la clôture du plus grand rendez-vous international de la BD.
Dans Deux filles nues (Ed. Albin Michel), Luz, 53 ans, retrace l’histoire vraie d’un tableau peint en 1919 par l’expressionniste allemand Otto Mueller (1874-1930), spolié à un collectionneur juif par les nazis avant d’être restitué après-guerre à ses descendants.
Il fait de ce tableau le personnage principal de l’album devant lequel se déploient les affres de la création artistique, les persécutions antisémites et l’offensive du régime nazi contre ce qu’il considérait comme « l’art dégénéré ».
Luz a raconté le traumatisme provoqué par la tuerie de Charlie Hebdo dans Catharsis (Ed. Futuropolis).
Mercredi, le grand prix du festival a été décerné à la Française Anouk Ricard, dessinatrice de l’absurde, pour l’ensemble de son œuvre décalée.
Le Fauve spécial du jury (ex æquo) a été remis à Les Météores, Histoires de ceux qui ne font que passer de Tommy Redolfi (dessin), Jean-Christophe Deveney (scénario) (Delcourt) et En territoire ennemi, de Carole Lobel (L’Association)
