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Comment votre nouveau roman, La jeune fille à la tresse, s’insère-t-il dans la trame de votre œuvre globale ?
Dans chacun de mes livres, j’écris sur les liens qui nous unissent, sur nos premières expériences, leur difficulté, leur beauté, comment elles nous changent. L’amitié est aussi très présente. Elle l’est dans mon plus récent livre et dans Pascale [réédité en 2015 sous le titre Reine], mais également dans Le renard roux de l’été, donc dans trois de mes quatre romans, et je l’évoque dans une de mes nouvelles. C’est pour moi un lien fondamental, un lien fondateur, consolateur. Ce premier élan qui nous pousse vers quelqu’un, dans l’enfance ou l’adolescence, nous marque souvent pour la vie.
Pour La jeune fille à la tresse, c’est l’amitié encore si présente — si déchirante — dans le cœur d’une vieille femme qui a tracé en moi un chemin. J’ai senti dans la nécessité pour Liliane de revivre ses souvenirs, d’en accepter enfin toute la lumière, qu’une histoire demandait à être écrite. Car cette amitié, qui s’est nouée à une époque tragique, a résisté à tout. La guerre l’a mise à l’épreuve et en a dévoilé toute la force et la vitalité. C’était pour moi, associé à celui de la Résistance, un thème fascinant.
Pourquoi Liliane s’est-elle immédiatement attachée à Solange ?
D’abord, jamais personne ne s’est intéressé à Liliane comme le fait Solange. Il y a cette chaleur et cette tendresse immédiate que Liliane découvre. Mais Solange est aussi tout ce que Liliane n’est pas :