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Gaston Miron, le poète plus grand que nature du Québec

 

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Personnage légendaire des lettres québécoises, était à la fois un poète, un éditeur, un animateur et un farouche militant souverainiste. À travers sa , il a forgé l’identité québécoise et a dénoncé avec vigueur les injustices. Sa compagne jusqu’à sa mort, Marie-Andrée Beaudet, professeure émérite de littérature à l’Université Laval, nous fait connaître la vie de ce poète.

Gaston Miron vient de Sainte-Agathe, dans les Laurentides. Son père était un charpentier-menuisier assez prospère. À sa mort en 1940, la famille connaît une situation financière précaire. « C’est ça qui est resté dans l’esprit de Gaston », précise Marie-Andrée Beaudet.

Il découvre l’amour de l’écriture au Collège du Mont-Sacré-Cœur de Granby, auprès des frères. « La nostalgie des paysages de son enfance, l’ennui de sa mère, qu’il aimait tant, de ses sœurs, l’a amené à écrire, pour exprimer ses émotions », raconte Marie-Andrée Beaudet.

Après son parcours scolaire, Gaston Miron fait 36 métiers et suit des cours à l’Université de , tout en commençant à écrire. En 1954, il cofonde la maison d’édition L’Hexagone.

Des amis de Gaston Miron, surtout constitués de poètes et de professeurs de l’Université de Montréal, provoquent la création de L’homme rapaillé, dont il repoussait constamment la publication. Ils réussissent à le faire changer d’avis lorsqu’ils lui attribuent le de la revue Études françaises, qui est destiné à publier un manuscrit. Publié en avril 1970, le recueil de poèmes parsemé de proses à caractère politique et sur la langue confirme sa consécration.

Selon Marie-Andrée Beaudet, 1970 est « une année charnière pour Gaston Miron et […] une année charnière pour le Québec ». En effet, quelques semaines avant la publication du livre, la Nuit de la poésie a lieu au théâtre Gesù, et la crise d’Octobre et l’emprisonnement de près de 500 personnes, dont Gaston Miron, survient après.

Toute sa vie, pour Gaston Miron, l’indépendance du Québec représente une « émancipation à la fois individuelle et collective ». Au sujet de la langue française, le débat de l’époque entre le joual et le français l’intéresse peu. Pour le poète, « il faut que notre langue, qui est la langue française, puisse être comprise, puisse être parlée partout dans le monde, avec nous, avec les autres », explique Marie-Andrée Beaudet.

Enfin, notre invitée raconte comment Gaston Miron aimait beaucoup prendre la parole et comment son œuvre, L’homme rapaillé en tête, est encore fort actuelle.

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