Avant le 7 octobre 2023, 2,3 millions de personnes vivaient dans l’enclave palestinienne de la bande de Gaza, ce territoire de 360 kilomètres carrés à l’histoire millénaire. Les frappes de l’armée israélienne auraient jusqu’à présent fait 40 000 morts, multiplié les destructions. Un bilan de cadavres et de ruines qui s’alourdit chaque jour.
De 2019 à 2023, Guillaume Lavallée a dirigé le bureau de l’Agence France-Presse (AFP) à Jérusalem, en Israël. Il a ainsi pu se rendre à Gaza, « au bout de la plage », presque tous les mois pendant quatre ans. Chaque fois, il y retrouvait des collègues, des sources, des amis, des restaurants, des habitudes.
Le journaliste avait aussi toujours un peu le sentiment de « basculer dans un autre monde », même si cette image, reconnaît-il, le rend mal à l’aise.
« Je n’aime pas trop cette grammaire des choses. Mais entre un État ultra-technologique, avec des ponts, des routes, des choses qui fonctionnent et des terres cultivées, et Gaza, où tout est éclaté, où on ne peut rien vraiment développer, le contraste fait mal au coeur », explique Guillaume Lavallée, qui publie Gaza avant le 7. Carnets d’un siège, le récit senti de son expérience sur ce terrain de guerre permanent. « Je ne connais personne qui est allé à Gaza, bien avant le 7 octobre [2023], et qui n’en a pas été profondément marqué. »
Avec ce récit rempli de questions, fait tour à tour de réflexions et d’explications, de rencontres et de scènes de la vie quotidienne, un livre auquel il avait commencé à travailler avant l’attaque du Hamas
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.
