Source : Le Devoir
À 85 ans, Paul Chamberland n’a pas fini de poser son regard scrutateur et intransigeant sur la société actuelle. Après douze ans d’absence, le libre-penseur livre Halte à l’avancée de l’inhumain, un nouvel essai crépusculaire, mais véritable plaidoyer pour la dignité humaine.
L’auteur, surtout connu pour ses ouvrages de poésie, poursuit ici sa réflexion sur l’état du monde, qu’il estime en rapide déliquescence. Après le marquant Nous sommes en guerre (Poète de brousse, 2017), dans lequel il plaidait pour la protection des faibles contre la tyrannie des puissants, il se questionne aujourd’hui sur les ruptures sociétales, politiques et climatiques dont rien ni personne ne peut arrêter la course folle.
Les essais de Paul Chamberland sont hybrides et iconoclastes. Ils mélangent à la fois les fulgurances de la pensée et le côté terre à terre de l’actualité. Ainsi, dans la même veine qu’Une politique de la douleur (VLB éditeur, 2004), cet ouvrage d’une centaine de pages est une sorte d’objet littéraire non identifié proposant des textes en forme de réflexions que l’essayiste nomme « fragments ».
Les écrits du poète-philosophe, accumulés entre 2016 et 2023, se structurent en trois chapitres phares qui tournent tous autour de plusieurs phénomènes contemporains jugés inquiétants, comme la montée de l’extrémisme religieux, la hausse exponentielle des catastrophes naturelles et la prise de pouvoir des gouvernements populistes et d’extrême droite. En ce qui concerne la politique, il voit en Donald Trump un individu « délibérément malfaisant » obnubilé par la fermeture des frontières et la stigmatisation des migrants. Mais pour l’essayiste, le fantasque président américain
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