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«Jacaranda»: au coeur des silences du Rwanda

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Huit ans après l’immense succès Petit pays (Grasset, 2016), son premier roman en partie autobiographique, adapté au cinéma par Éric Barbier en 2020, l’auteur-compositeur-interprète et rappeur franco-rwandais Gaël Faye replonge de manière plus frontale dans la meurtrie du Rwanda.

Jacaranda, son deuxième roman, nous entraîne au coeur des silences ordinaires, de l’horreur enfouie et des deuils du dernier des génocides du XXe siècle.

Fils d’un Français et d’une Rwandaise exilée en depuis le début des années 1970, Milan, 12 ans, ne sait pas grand-chose de ce pays d’Afrique dont sa mère est originaire. « Le passé de ma mère était une porte close », nous raconte-t-il. Jusqu’à ce qu’un jour de 1994, après le génocide perpétré contre les Tutsis — un million de morts en trois mois —, sa famille héberge quelques semaines un orphelin rwandais de son âge, Claude, « blessé pendant la guerre ».

Quatre ans plus tard, Milan atterrit avec sa mère à Kigali, la capitale, où elle n’avait pas remis les pieds depuis 25 ans. Pour l’adolescent, « [b] lanc comme neige » aux yeux des Rwandais, pendant ces deux mois d’été, le dépaysement sera total : poussière rouge, moustiques, bécosses, musique (highlife, afrobeat, funk, rumba), alcool frelaté et gamins des rues. Il y découvre aussi l’amitié et le poids des non-dits. Milan, comme on le lui rappelle souvent, ne voit rien et ne comprend pas ce qu’il voit autour de lui.

Il apprend également pendant ce premier séjour, avec stupeur, que sa mère avait toujours de la famille au Rwanda. À chacune des questions qu’il lui

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