Paru en premier sur (source): journal La Presse
L’auteur-compositeur-interprète franco-rwandais Gaël Faye avait connu un grand succès avec son premier roman, Petit pays, récompensé par de nombreux prix et adapté au cinéma. Jacaranda puise dans le même matériau autobiographique et s’imprègne de son vécu, une formule qui lui réussit admirablement pour construire des histoires et des personnages tout aussi attachants.
Mis à jour à 10h00
Né en France d’un père français et d’une mère rwandaise, son personnage, Milan, voyage pour la première fois au Rwanda à l’âge de 16 ans. Jusque-là, tout ce qu’il savait du pays se résumait à la couverture télévisuelle du génocide, en 1994. Curieux de découvrir d’où vient sa mère, il reste sur sa faim lorsqu’il doit retourner en France.
C’est ainsi qu’à la première occasion, sept ans plus tard, il retourne à Kigali, et ce, malgré l’opposition de celle-ci, qui a définitivement tourné la page sur son passé.
Sur plus de 20 ans et quatre générations, Milan raconte « son Rwanda » avec une candeur touchante – l’histoire coloniale du pays qu’il apprend par bribes, les cicatrices encore béantes du génocide dont il est témoin, jusqu’au temps des règlements de comptes et de la réconciliation, mais aussi les soirées animées de Kigali, les nouvelles amitiés et les virées inoubliables au lac Kivu.
C’est une lecture prenante, portée par sa jolie plume, que nous propose en somme Gaël Faye, tout en effleurant de manière très intime la question des origines, de l’appartenance et de ce sentiment d’être chez soi. Et on ne peut que souhaiter le voir emprunter de nouveau ce chemin dans l’écriture, pour nous entraîner sur ses pas dans ce pays vibrant où il a choisi de s’installer il y a quelques années.
Jacaranda
Grasset
288 pages