Paru en premier sur (source): journal La Presse
La pandémie et ses confinements servent de trame de fond aux nouvelles rassemblées dans Je voudrais tant croire que tout finira bien.
Publié à 11 h 30
La menace du virus explique qu’un sans-abri soit relogé dans un luxueux hôtel ou justifie les ennuyantes réunions en visioconférence. Il y a aussi ce poids indicible qu’elle fait peser sur les couples fatigués, qui se seraient peut-être séparés même s’ils n’avaient pas été confinés jusqu’à se rendre compte de la distance qui s’était installée entre eux.
Jean–Paul Beaumier observe ce théâtre humain avec attention, le raconte avec une finesse un brin distanciée, quoique sensible. Il fait aussi parler les objets : une paire de souliers sert de trait d’union dans une lettre d’amour teintée d’espoir, une tomate devient symbole de deuil, etc.
De ce regard soigné – et parfois ironique – sur les êtres et les choses, l’auteur tire des nouvelles dénuées de suspense, mais d’une banalité révélatrice, souvent hantées par la maladie et la mort. Ce sont des tranches de vie profondément humaines, bien sûr, mais qui ne font pas beaucoup de bruit et ne laisseront que d’évanescentes traces aux lecteurs en quête de surprises.
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