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«Joël Des Rosiers. L’échappée lyrique des damnés de la mer»: éclairer Des Rosiers

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Dans son Joël Des Rosiers. L’échappée lyrique des damnés la mer, Jean-Jacques Thomas veut tout aborder, prendre à bras-le-corps les divers aspects de l’oeuvre poétique d’un auteur qu’il admire, et ce faisant, il se répète. C’est bien là le plus grand défaut de cet essai qui, par ailleurs, est pénétrant et éclaire de façon méticuleuse les voies à emprunter pour en décoder le désir.

Ce que l’essayiste souligne chez Des Rosiers, c’est « d’abord un refus radical et absolu d’une tout entière dominée par le devoir de déploratrice. » Ce point de départ capital met en lumière le projet intrinsèque du poète, à savoir : « faire une oeuvre québécoise originelle et personnelle sans le poids du pathos déploratif incrusté dans le regret du “pays natal”. » Ainsi libérée du poids du fétichisme ancestral, la poésie de Des Rosiers va s’incarner dans les territoires nouveaux qu’elle découvre, va se mettre au présent de l’émotion.

Jean-Jacques Thomas va aussi du côté d’une forme étonnante de psychocritique, alors qu’il rappelle que le poète, premier bébé haïtien né d’une césarienne, a eu les mains blessées alors qu’il tenait la lame du bistouri qui le délivrait. Naissance dans un sang prémonitoire en somme, main meurtrie qu’il associe au passé du pays d’origine, alors que le galion menant les conquérants à l’île sera retrouvé éventré entre les récifs ouverts en forme de main de calcaire libérant ainsi les marins du bateau échoué. Ces passages surlignent de façon ébouriffante les secrets portés par une création livrée

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