Source : Le Devoir
Et si le décès d’un proche pouvait se transformer en renaissance ? Et si assister à l’incinération permettait de décomposer le deuil — ou plutôt de le consumer, afin de permettre aux cendres, doucement, de retomber ? Dans La bouche ouverte de mon père, Harry Horace (auparavant publiée sous le nom de Sophie Bélair Clément) relate les quelques heures précédant l’incinération du corps de son père, qu’elle a suivi jusqu’au four du crématorium. On y lit des retranscriptions de discussions, tant techniques que sensibles, entre le préposé et sa spectatrice : « Le thorax prend plus de temps. Et le crâne, lui, c’est l’os le plus épais du corps, donc ça prend un p’tit peu plus de temps aussi. À incinérer. Un p’tit peu plus. » S’y greffent des fragments d’histoires contées par le père, en morceaux décousus et maintes fois ressassés, précieux radotage universel que l’on apprend bien sûr à aimer. Dans ce court et inclassable récit, Horace s’empare d’un pan de l’insaisissable et magnifique vérité humaine.
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.