Source : Le Devoir
Le vieil ancêtre du livre, le papyrus, n’avait pas à proprement parler de couverture pour annoncer ses couleurs. Ce premier support d’écriture ne cessera de se transformer au fil des siècles, devenu de plus en plus accessible au rythme des avancées technologiques. L’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenberg et le raffinement des techniques de reliure changeront la perception symbolique du livre. Jusqu’à la Renaissance,il était considéré comme un objet précieux, car il contenait des textes religieux et sacrés ; le bon peuple n’avait pas l’autorisation d’y toucher.
En synchronisme parfait avec la révolution industrielle, l’apparition des couvertures amovibles, de la chromolithographie et du papier bon marché stimuleront l’arrivée des magazines illustrés, du « paperback book » et de son équivalent français, le livre de poche. S’il est sans doute vrai que l’on ne juge pas un livre à sa couverture, celle-ci s’est depuis longtemps pliée aux principes de la société marchande. Et elle peut aussi constituer une oeuvre d’art à part entière.
Entre le commerce et l’expression artistique, le désir d’être accrocheur et l’envie de jouer la carte de la subtilité, qu’est-ce qui guide les illustrateurs et les éditeurs au moment de concevoir une couverture ? Le processus n’a rien d’une science exacte, relève aussi bien de l’instinct que de quelques lignes directrices qui font en sorte que les ouvrages d’une maison d’édition se démarquent aisément d’une autre sur les étagères d’une librairie ou d’une bibliothèque.
« Qu’est-ce qu’une bonne couverture ? Je n’ai pas la prétention de le savoir, lance d’entrée de jeu Benoit Tardif, directeur
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