Les hommes de Poutine,
Catherine Belton
Enfin traduit en français, le livre-choc Les hommes de Poutine (Talent, 5 octobre), de la journaliste britannique d’investigation Catherine Belton, ancienne correspondante à Moscou du Financial Times, fourmille de révélations troublantes sur les liens entre le président russe Vladimir Poutine et le monde interlope de son pays. Poutine, qui a fait carrière dans le KGB, principal service de renseignements de l’URSS entre 1954 et 1991, se serait associé, grâce à cette position, aux oligarques corrompus qui auraient pris le pouvoir à la faveur de la chute du communisme. Le sous-titre de l’ouvrage est fracassant : « Comment le KGB s’est emparé de la Russie avant de s’attaquer à l’Ouest. » Catherine Belton ose écrire : « Le système que les hommes de Poutine avaient créé était un capitalisme “KGBesque” hybride qui cherchait à accumuler du cash pour acheter et corrompre des fonctionnaires occidentaux. » Les richesses devaient réaffirmer « la position du pays sur la scène internationale ».
La crucifixion de l’Ukraine,
Jean-François Colosimo
Se rapprochant de l’essai de Belton, celui de Jean-François Colosimo, La crucifixion de l’Ukraine (Albin Michel, 10 octobre), interprète l’invasion russe du pays slave, à la fois semblable et différent de la Russie, comme « une tentative de reconstruction impériale de type communiste ». Théologien orthodoxe, historien, directeur général des Éditions du Cerf, Colosimo se scandalise de voir le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou soutenir cette invasion et, par le jeu politique, « perdre spirituellement l’Église ukrainienne ». Il poursuit ainsi : « Poutine sait que l’occupation de l’Ukraine, aussi grande et peuplée que l’Espagne, serait un
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