Source : Le Devoir
La guerre qui fait rage à Gaza fait couler, à raison, beaucoup d’encre ces dernières semaines. Dans les journaux, à la radio ou encore en classe, les enfants sont eux aussi exposés à ce conflit, aux horreurs qu’il sous-tend et aux débats qu’il suscite, sans toujours en comprendre toutes les subtilités. Pour répondre à leurs questions, leur expliquer sans les effrayer et les accompagner dans leurs prises de conscience, rien ne vaut… la lecture.
Devoir de mémoire, conséquences des conflits, réalités d’enfants déplacés, exilés, réfugiés, témoins et victimes… Ces dernières années, la production littéraire destinée aux jeunes est traversée de réflexion sur la guerre, ses racines et ses impacts. Or, transposer ces histoires de grands en mots et en images exige doigté, sensibilité et confiance.
Dans Le papillon jaune (Comme des géants 2023), sublime album entièrement dépourvu de texte, l’illustrateur ukrainien Oleksandr Shatokhin choisit la voie de l’espoir. Un enfant, confronté à l’horreur de la guerre en Ukraine, suit un papillon éclatant qui, d’un coup d’aile, transforme les décombres en promesses. Dans une série de fresques poignantes, les barbelés deviennent étoiles, les obus se métamorphosent en arbre, et les cratères causés par les bombardements s’effacent devant les aires de jeux et les rires des enfants.
« J’ai eu un coup de coeur pour cet album qui évoque la guerre sans la situer, et qui laisse place à l’interprétation, soutient Nadine Robert, présidente et cofondatrice des éditions Comme des géants. Il prouve que malgré les horreurs, la beauté persiste. Pour moi, ce
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