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Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a revêtu les couleurs de Niki de Saint Phalle avec Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté. Il s’agit de la première exposition au Canada de l’artiste franco-américaine, plus de 20 ans après sa mort.
Cent cinquante œuvres garnissent la salle, en plus de l’Ange de la tempérance, qui accueille les visiteurs dès leur arrivée, suspendue au plafond du pavillon Lassonde. Le corpus reflète les grandes années de liberté de la créatrice, où elle utilisait la joie comme stratégie de résistance.

Pour Niki de Saint Phalle, tous les êtres vivants étaient interreliés.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Entre les murs bleu profond, les visiteurs entrent rapidement dans l’univers de Niki de Saint Phalle. Un serpent se promène même sur le plancher, projection sympathique de cet animal qui la fascinait.
L’arbre serpents trône au centre de la deuxième salle de l’exposition. Celui-ci se veut une réponse à l‘Arbre de vie, qui se retrouve dans le Jardin des Tarots, œuvre phare de Niki de Saint Phalle située en Italie. Elle y a travaillé pendant une vingtaine d’années.

Maquette de la sphinge, l’Impératrice du Jardins des Tarots, dans laquelle Niki a vécu pendant quelques années. Elle y avait aménagé son appartement, où le sein droit accueillait la cuisine et le sein gauche, sa chambre.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Promenade au Jardin
Le Jardin des Tarots est d’ailleurs évoqué à plusieurs reprises. Un écran géant présente une visite à vol d’oiseau du site et des imposantes sculptures. Une équipe de tournage a été envoyée spécialement pour offrir ce coup d’œil complémentaire, de l’extérieur et de l’intérieur des monuments.
La scénographie de Loïc Lefebvre rappelle une balade au jardin avec de nombreuses arches qui évoluent au fil de l’exposition.

Les « Skinnies »
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Après une série de ses Skinnies, des sculptures construites de façon plus légère, l’exposition présente une pièce blanche, mettant en lumière des œuvres que l’artiste a décliné en objets du quotidien. La commissaire de l’exposition, Maude Lévesque, explique que Niki de Saint Phalle souhaitait rendre l’art accessible.
Elle va se faire qualifier d’artiste populaire ou commerciale, alors qu’à l’époque, Andy Warhol faisait la même chose et on le qualifiait de génie. Elle a été victime de ce double standard.
Femme artiste et audacieuse de son époque, Niki de Saint Phalle était une précurseur de l’écoféminisme.

Rare sortie pour cette maquette du parc Kit Carson, à Escondido, près de San Diego, en Californie.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Une artiste engagée pour plusieurs causes
Au fil de sa vie et de sa carrière, l’artiste a été confronté à plusieurs situations qu’elle a tenu à dénoncer à travers son art. Ayant grandi aux États-Unis pendant la ségrégation, elle a rendu hommage aux afro-descendants.
Elle a aussi offert son soutien aux malades du sida. Selon Marcelo Zitelli, qui a été son assistant pendant 15 ans, deux de ses collaborateurs en sont morts. Son premier mandat a d’ailleurs été de travailler sur les obélisques qui se trouvent dans une section de l’exposition qui est consacrée à son engagement envers les gens atteints du sida.

Niki de Saint Phalle était engagée pour plusieurs causes, dont le féminisme et l’environnement.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
À la fin de sa vie, ses dernières œuvres critiquaient les politiques de Georges Bush.
L’exposition est présentée jusqu’au 4 janvier 2026.