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La méduse noire | Le secret est dans la malle

Paru en premier sur (source): journal La Presse

À son retour de la guerre d’Algérie, un riche héritier en froid avec son père rencontre la femme de sa vie sur le train Marseille-Paris.

Mis à jour à 8h00

En 1962, Eddie Poujol, 20 ans, élevé par ses grands-parents dans le Vigan, revient à Marseille après avoir fait la guerre d’Algérie. Plutôt que d’aller au chevet de son richissime père malade, il saute dans le premier train sans billet. Il y croise Agnès Cazyulis, qui lui donne le billet de son fiancé qui vient de la quitter. Leur nuit d’amour à bord du train vers Paris les mènera jusqu’au mariage.

Rêvant d’être chanteur comme son ami Claude François, Eddie navigue avec aisance dans l’univers glauque des bars, des casinos et des bordels clandestins, tandis qu’Agnès se languit d’ouvrir la malle de son mari en s’occupant de leur petit. Seuls Maureen et Jeff, amis envieux du couple, semblent être lucides dans ce monde éprouvé par la Seconde Guerre mondiale, la colonisation et la guerre d’Algérie, où Eddie cherche à s’étourdir pour oublier son enfance malheureuse.

Sur un ton désinvolte où pointent tour à tour l’ironie et la tendresse, au gré de dialogues colorés que s’échangent des personnages parfois abrasifs et de descriptions aussi succinctes que pittoresques, l’écrivain breton Yann Queffélec ( Goncourt 1985 pour Les noces barbares, son deuxième roman) fait revivre les nuits de Paris, à l’aube de l’époque yéyé. Patiemment, avec un sens de l’ellipse parfois déconcertant, le romancier dénoue les fils de cette histoire familiale douloureuse où s’esquisse la promesse d’un pardon.

La méduse noire

La méduse noire

Yann Queffélec

Calmann Levy

290 pages

7/10

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