Source : Le Devoir
Celle qui nous surprenait il y a déjà six ans avec un recueil de poésie aux accents trash propose à présent un roman à l’intrigue rocambolesque, dénonçant avec verve les violences médicales faites aux femmes, la pression sociétale d’enfanter, les relations mère-fille et (même !) le rapport à la religion et à la spiritualité. Dans un style très oral, versant à l’occasion dans une magnifique poésie, Maude Jarry nous plonge dans la vie de Sarah, jeune trentenaire nouvellement célibataire. La cause de sa rupture avec Gabriel ? Son refus catégorique de procréer. Son rêve ? Se faire stériliser. Malgré la légèreté du ton et les rebondissements parfois si improbables que l’on se demande si la narratrice n’est pas en train de rêver, La mère des larves est campé avec pertinence dans l’actualité, entre autres grâce au sérieux travail de documentation sous-tendant l’œuvre. Un texte féministe qui éclaire, avec la froideur d’un néon de salle d’opération, ces violations invisibles mais quotidiennes aux droits fondamentaux de la moitié de la population humaine.
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