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Une fille meurtrie, un père au crépuscule de sa vie. Une relation ratée qu’on tente de réparer avant qu’il ne soit trop tard. Le roman de Gaëlle Josse est douloureux et beau.
Publié à 13h00 ✓ Lien copié Nathalie Collard La Presse
C’est un classique en littérature : la mort d’un parent, père ou mère, comme prétexte pour revisiter la dynamique familiale, l’enfance, l’héritage… Rien de particulièrement original. Ensuite, c’est ce que l’auteur en fait.
Et Gaëlle Josse – dont on avait tellement aimé Ce matin-là, récit sensible d’un burn-out au féminin – en fait quelque chose de magnifique.
C’est l’histoire d’Isabelle, une documentariste, qui retourne dans le village familial, à l’ombre des montagnes, pour passer quelques jours dans la maison où elle a grandi. Elle y retrouve son père, qui y a toujours vécu et qui a passé sa vie à accompagner des marcheurs dans la montagne. Un homme taiseux, distant, parfois violent, avec qui la relation a toujours été difficile. Un homme solitaire qui semblait beaucoup plus heureux dans sa montagne qu’entouré de sa famille. La mère, aujourd’hui décédée, a toujours été le tampon entre son mari et ses enfants. Mais cette fois, elle ne sera pas là pour assurer une certaine harmonie.
Isabelle est pleine d’appréhension lorsqu’elle arrive à la gare où son frère l’attend. Ce frère qui a toujours été là pour leurs parents alors qu’elle s’est éloignée, a fait sa vie loin d’eux.
Les émotions se bousculent. La maison fait ressortir chez Isabelle des terreurs enfantines. Mais le père a changé. Il est plus vulnérable. Et un jour, il dévoile le secret