À coups de polars et de romans, le romancier allemand Bernhard Schlink n’a de cesse d’explorer la transmission de la mémoire de son pays, d’exhumer secrets et mensonges, avec une manière bien à lui de mélanger l’intime et le politique.
Le liseur (Gallimard, 1996, Prix des libraires du Québec), qui a fait connaître cet ancien professeur de droit à un large public, racontait ainsi la liaison amoureuse entre un étudiant et une ancienne gardienne de camp nazi. Le week-end (Gallimard, 2010) s’intéressait à un ancien terroriste de la Fraction armée rouge à sa sortie de prison.
La petite-fille, son nouveau roman, emprunte un peu les mêmes traces.
Après la mort accidentelle de sa femme, Kaspar, 71 ans, propriétaire d’une petite librairie à Berlin, va découvrir que celle avec qui il partageait sa vie depuis quarante ans avait accouché quelques mois après leur rencontre en Allemagne de l’Est (RDA), en 1965, d’une fille qu’elle a aussitôt donnée en adoption.
Birgit, femme vindicative et alcoolique, a laissé parmi ses papiers le manuscrit inachevé d’un livre dans lequel elle revenait sur ces événements déchirants, en y faisant part de son désir de retrouver l’enfant. Et peut-être aussi, qui sait, de se faire pardonner.
C’est Kaspar, en deuil et toujours amoureux de sa femme — « Il appartenait à Birgit morte. » —, qui va s’emparer de cette quête à partir des maigres indices dont il dispose. Des recherches qui vont le mener dans un village de l’ancienne RDA, auprès de l’amie qui l’avait aidée à
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