Source : Le Devoir
Après Iochka, Cristian Fulaş revient en force avec un roman à l’écriture tentaculaire, reflet du pouvoir des personnages qu’il bâtit. Ces derniers, introduits un à un grâce à un rythme souvent essoufflant, vivent au plus près les soubresauts de la chute de Miron, chef du parti de gouvernement roumain en place. Tandis que Victor voit son statut scintillant, fruit de circonstances heureuses et de magouilles, être menacé, le journaliste soudoyé par le parti, maître d’orchestre d’une pléthore de médias qui reçoivent des enveloppes brunes bien bombées, planifie fuir le pays. Fait effarant à retenir ? Tout le monde s’achète, et tout le monde ne poursuit que son intérêt personnel. Miron lui-même le disait : « Y’a ni bien ni mal. Tout dépend d’où on regarde, crois-moi, petit père. » Dans ce lucide portrait d’une Roumanie corrompue minée par la quête effrénée d’un confort matériel toujours plus grand, Fulaş met à nu les fragilités des institutions démocratiques et de leurs acteurs, dont les valeurs s’effritent le temps de dire oui. De quoi donner froid dans le dos.
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