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Créée par l’autrice acadienne Antonine Maillet en 1971, La Sagouine a d’abord été un livre avant d’être adapté au théâtre. Cette œuvre est aussi une étroite collaboration entre son autrice et la comédienne Viola Léger, qui a interprété ce rôle plus de 3000 fois.
Selon Pénélope Cormier, professeure agrégée de littérature à l’Université de Moncton, Antonine Maillet s’est inspirée de plusieurs personnes, notamment de Sarah Cormier – une ménagère de Bouctouche – pour créer son personnage célèbre. Elle a commencé à écrire son œuvre phare alors qu’elle vivait à Paris en 1969. En 1970, Radio-Canada Moncton lui a commandé deux textes radiophoniques. Elle a offert au diffuseur public La Sagouine. « Le succès a été immédiat », affirme Pénélope Cormier.
Quant à Viola Léger, elle étudiait à Paris, à l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq, spécialisée dans le théâtre physique. Antonine Maillet lui a envoyé les monologues de La Sagouine afin qu’elle les présente « entre nous, entre Acadiens à Moncton ». Le succès a été encore plus phénoménal.
Personnage simple, texte complexe
« Il faut comprendre que derrière cette spontanéité […] il y a tout un travail d’écriture, brillamment exécuté par Antonine Maillet », explique Pénélope Cormier. Viola Léger est toute seule sur scène, avec très peu de décors : « Le travail de Léger sur scène est extrêmement méthodique, chorégraphié. »
L’œuvre représente le fossé entre l’élite et « le petit peuple, le grand public qui a tant apprécié La Sagouine ». La pièce mélange quelques éléments de chiac acadien et d’ancien français. Le contexte sur scène rend la pièce compréhensible pour tout le monde. « C’est un texte qui est une référence incontournable en Acadie. »
Viola Léger est décédée en janvier 2023. C’était le rôle de sa vie. Pénélope Cormier explique pourquoi La Sagouine doit poursuivre sa route sur scène et pourquoi elle est encore d’actualité.
