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«La Servante écarlate», roman prémonitoire?

Source : Le Devoir

Dans La servante écarlate (1985), roman « culte » , des fanatiques religieux fondent Gilead, une république mise en place pour assurer la survie de l’humanité après une chute draconienne de la fécondité. Dans l’univers dystopique imaginé par l’écrivaine canadienne, chaque femme est réduite à une fonction : épouse, tante, gouvernante, prostituée ou servante. Celles de cette dernière catégorie, seules femmes encore fertiles de la communauté, voient leur corps offert aux Commandants, qui en disposent notamment à des fins de procréation.

Le 24 juin, lorsque la Cour suprême des a pris la décision d’annuler Roe v. Wade, l’arrêt protégeant le droit constitutionnel à l’avortement sur l’ensemble de son territoire depuis 1973, les comparaisons avec le roman de Margaret Atwood n’ont pas tardé à fuser sur les réseaux sociaux. Des manifestantes vêtues des robes rouges et des chapeaux à oeillères blancs portés par les servantes ont crié leur colère devant le bâtiment de la plus haute instance juridique américaine, à Washington DC.

Margaret Atwood elle-même, dans sa collection d’essais Burning Questions, compare cet important recul à de « l’esclavage ». « Les femmes qui ne peuvent pas décider elles-mêmes d’avoir ou non des enfants sont réduites à l’esclavage parce que l’État s’arroge la propriété de leur corps et le droit de leur dicter l’usage qu’elles doivent en faire », peut-on y lire.

Trois expertes consultées par Le Devoir s’expriment sur la clairvoyance de Margaret Atwood et réagissent à des passages particulièrement marquants du roman.

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