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Créer une pièce de théâtre documentaire autour des événements tragiques survenus à l’École polytechnique de Montréal en 1989 peut représenter un défi particulièrement difficile à relever. L’actrice Marie-Joanne Boucher et le comédien Jean-Marc Dalphond, qui ont également animé le balado Projet Polytechnique : faire face, l’ont affronté. Comme l’explique M. Dalphond, il y avait ce souhait de « lever les tapis et d’observer la poussière pour régler cette question-là ». Il précise qu’il a perdu sa propre cousine dans la tuerie et que sa réaction a tout simplement été de mettre ce drame dans un bocal et de fermer le couvercle pour ne plus en reparler.
Marie-Joanne Boucher explique qu’elle publie depuis longtemps un message de commémoration chaque année pour les victimes de cette tuerie. À partir de 2018, elle a toutefois remarqué quelque chose de nouveau : l’afflux des messages haineux rejetant le blâme entre autres sur les victimes.
« À partir de ce moment-là, je ne pouvais pas rester là à ne rien faire. Il fallait que je comprenne pourquoi il y a du monde qui pense comme ça. »
Jean-Marc Dalphond explique qu’il est de son côté tombé dans une spirale infernale en faisant des recherches sur Internet, jusqu’à trouver des gens qui mettaient le tueur sur un piédestal en le qualifiant de « prophète ».
« Une des choses les plus difficiles que j’ai trouvées était un poème qui glorifiait les balles que les filles ont reçues. »
Marie-Joanne Boucher et Jean-Marc Dalphond expliquent également pourquoi ils ont décidé d’aller à la rencontre de certaines personnes qui pensent ainsi, et parlent des défis qui se sont posés à mesure que le projet avançait.