Une vie moyenne, en France comme au Québec, est aujourd’hui longue de plus de 80 ans, faite de milliers de jours et d’heures. Que faisons-nous de cet « océan de temps » ?
Après avoir été ensevelis sous le travail, pris dans les transports, passant d’un écran à l’autre, comment disposons-nous du temps qui nous reste, de ce qu’on appelle le temps libre ? Nous sommes nombreux, encore, à le gaspiller devant des écrans, esclaves consentants des algorithmes et des contenus à la croissance exponentielle des plateformes numériques.
« On a volé notre temps », constate Olivier Babeau dans La tyrannie du divertissement, l’essai qu’il consacre à ce phénomène, qui se veut une « mise en garde inquiète contre un problème que personne ne veut voir ».
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Car entre le loisir studieux des Anciens et la recherche de plaisir immédiat à travers les loisirs, il apparaît à l’essayiste que nous vivons à une époque qui est « malade du temps libre ».
« Je ne critique pas le divertissement en lui-même, je critique la tyrannie », explique en entrevue Olivier Babeau, 47 ans, économiste libéral, professeur à l’Université de Bordeaux et cofondateur en 2017 de l’Institut Sapiens, un laboratoire d’idées. « C’est un problème d’équilibre, en fait. On a tous besoin, de temps en temps, de se délasser, de faire autre chose, de zapper. Le problème, c’est quand on y passe l’intégralité de notre temps libre. »
Nous vivons aujourd’hui dans une civilisation du temps libre, où, rappelle celui qui en 2009 a été brièvement conseiller du premier ministre François
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