Source : Le Devoir
Le nouveau roman de l’Italien Matteo B. Bianchi paraît presque 20 ans après le solaire Generations of Love (Grancher, 2006), où il relatait son adolescence et la découverte de son homosexualité dans les années 1980. Journal de deuil, livre d’adieu et guide de survie, La vie de ceux qui restent est une délicate autofiction dont le point de départ est la perte d’un être cher par suicide.
« Qu’il en soit conscient ou non, écrit le narrateur, celui qui se suicide vous entraîne avec lui. Ce jour-là, vous vous êtes jetés ensemble dans le vide et, si pour l’autre corps, il n’y a rien eu à faire, le vôtre s’en est tiré sans une égratignure. C’est votre esprit qui est tuméfié. De façons différentes, aucun des deux n’a survécu. Vous ne vous êtes jamais senti aussi seul. Vous n’avez jamais été aussi seul. »
La tragédie relatée a eu lieu en 1998. Il aura fallu tout ce temps au narrateur, Matteo, un Milanais qui travaille comme rédacteur dans une agence de communication, pour terminer l’écriture de ce livre qui tient à la fois du témoignage, celui d’un homme à l’esprit vif que la dépression guette, et du traité de suicidologie, une sorte de manuel destiné à « ceux qui restent ». Mais il s’agit d’abord et avant tout d’une œuvre littéraire où sont assemblés de manière savante et sensible des fragments de vie et de pensée. « Si j’écris ce livre par fragments, c’est que je ne dispose de rien d’autre. »
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