Certains faits divers frappent par leur cruauté et leur abomination. Parfois même par leur invraisemblance. Dans certains cas, lorsque s’ouvre un gouffre d’incompréhension, c’est la littérature qui doit prendre le relais après la justice et le journalisme, restés impuissants à comprendre ou à nommer l’origine du mal.
Le 6 mars 2016, le corps de Luca Varani, 23 ans, fils unique de vendeurs ambulants de confiseries, est découvert dans un appartement du centre de Rome. L’enquête établira qu’il a été torturé pendant des heures à coups de marteau et de couteau.
Marco Prato, organisateur d’événements de la scène gaie, tente de se suicider le lendemain dans un hôtel de Rome en avalant un mélange de barbituriques et d’alcool, laissant jouer en boucle Ciao amore, ciao dans la version de Dalida. Il a eu le temps de signer quelques lettres d’adieu : « J’ai découvert des choses horribles en moi et dans le monde. » Manuel Foffo, fils d’un important entrepreneur de la capitale italienne, avoue dès le lendemain le meurtre à son père, qui le convainc sans mal de se rendre à la police.
Après trois jours ininterrompus de défonce, d’alcool et de cocaïne, les deux hommes dans la vingtaine, issus de familles soi-disant respectables, avaient décidé de passer à l’acte. Pour attirer leur victime, un hétérosexuel lui aussi sans histoire, les deux hommes lui auraient proposé 100 euros en échange de rapports sexuels.
Un crime sans mobile. Ils l’ont fait pour « voir ce que ça fait », dira l’un des deux meurtriers aux policiers. « On avait
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