La lecture est un rituel généralement silencieux et solitaire. Au contraire, l’album jeunesse réunit plusieurs personnes et se lit, la plupart du temps, à voix haute. Christiane Duchesne, en préface de l’anthologie Sur les traces de l’album québécois, s’en réjouit. « Les enfants s’amusent, les enfants s’émeuvent, leurs parents aussi : c’est la grande réussite de notre littérature par le biais de l’album illustré, le plus universel, le plus ludique, le plus extraordinaire des moyens de communication. »
Cette anthologie, une première sur l’album jeunesse québécois, est lerésultat du travail de Marie Fradette, aussi critique littéraire au Devoir. Nous l’avons rencontrée dans un café du Plateau-Mont-Royal, tandis que l’automne s’accrochait à ses plus belles couleurs, s’ajoutant à celles de la magnifique couverture de l’anthologie, placée entre nous.
C’est une véritable plongée dans l’univers de l’album jeunesse qui nous est proposée, convoquant 80 ans d’histoire à travers 140 titres recensés, dont 82 sont présentés et commentés. On croirait l’autrice, tout juste relevée d’un tel défi, au moins essoufflée. Or, elle ne le semble pas le moins du monde, nourrie qu’elle est par la générosité des créateurs. « C’est un don de soi, faire un album. Il faut faire ça avec beaucoup de légèreté et d’amour, comme moi pour cette anthologie. »
Mission anthologique
D’emblée, quand il est question d’anthologie, on se demande « combien ? ».Combien d’albums a-t-elle dû lire pour en arriver à cette sélection ? La réponse ne vient pas tout de suite. Serait-elle en train de compter ? Plutôt, elle laisse s’estomper la somme de son travail dans un
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