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«L’aurore martyrise l’enfant», David Ménard

Source : Le Devoir

David Ménard a de la suite dans les idées. Après Poupée de rouille, où il redonnait un visage humain à la Corriveau, le voilà qu’il donne la parole à la monstrueuse marâtre d’Aurore Gagnon, Marie-Anne Houde, qui aurait été elle-même victime de sévices dans sa jeunesse. « Je ne témoigne pas à mon propre procès. On me rappelle que ma parole de femme nuirait à mon sort. » Reprenant la formule de la lettre d’amour enflammée, l’écrivain franco-ontarien ne cherche nullement à excuser les gestes de celle qui échappa à la potence. Fort de ses recherches, le romancier se permet quelques libertés avec la réalité et présente cette effroyable figure de la petite histoire du crime comme une femme sensuelle, éprise de liberté, ardente amoureuse de Télesphore Gagnon, son second mari. Si certains jeux de mots et les nombreux référents religieux se révèlent parfois lourds (« Insidieux. / Ainsi Dieu. »), la langue de Ménard s’avère d’une agréable inventivité (« J’avalanche et m’écrase dans mes larmes »).

L’aurore martyrise l’enfant

★★★

David Ménard, L’Interligne, Ottawa, 2023, 194 pages

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