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«Le chemin de sel»: marche ou crève

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Un jour de 2013, des huissiers étaient à la porte de Moth et de Raynor. Envolée, la petite ferme dans le pays de Galles que ce couple de quinquagénaires avait transformée en gîte touristique et en gagne-pain. Disparue, la maison dans laquelle ils avaient vécu vingt ans et élevé leurs deux enfants. Ils perdront tout.

Au terme d’une bataille judiciaire de trois ans qui s’est jouée sur un détail de procédure, ils avaient été reconnus responsables des dettes après la faillite de la compagnie d’un ami d’enfance de Moth dans laquelle ils avaient investi.

Que faire ? Autant par désespoir que par nécessité, ils décident de partir en laissant le passé derrière eux et de se lancer sur le célèbre sentier côtier du sud-ouest, qui s’étend sur1013 kilomètres entre Minehead et Poole Harbour, en passant par Land’s End, à la pointe sud de l’Angleterre. Un sac à dos chacun, des sacs de couchage trop minces, une tente achetée d’occasion sur eBay, un réchaud et un exemplaire du Beowulf dans la traduction du poète Seamus Heaney.

Comme si ce n’était pas suffisant, peu de temps après, six ans après l’apparition des premiers symptômes, Moth, 53 ans, reçoit un diagnostic de dégénérescence cortico-basale, une maladie rare du cerveau qui ne lui laisse que quelques années à vivre. Qu’à cela ne tienne.

Ils persistent, ils avancent. Péniblement au début, survivant grâce à des crédits d’impôt de 75 $ qu’ils reçoivent chaque semaine. Fauchés comme les blés, peut-être aussi inconscients, ils vont connaître la faim, le froid,

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