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«Le chemin d’en haut», l'éternel retour à la terre

Source : Le Devoir

« Au début tu reviens juste enterrer tes parents », écrit J. P. Chabot dans les premières lignes du Chemin d’en haut, alors que son protagoniste fait la route vers le Haut Pays, à Rivière-Bleue, traversant des ponts, « quatre heures de champs cordés un sur l’autre avant d’aboutir dans le trou de la forêt ».

La suite, on la connaît déjà. La nostalgie des klaxons et des amours de la ville, la paperasse à signer, les souvenirs qui désarticulent l’enfance, les voisins qui viennent régler leurs derniers comptes, les histoires et les secrets qui s’échangent entre deux grosses quilles de Laurentides, le deuil qui se refuse d’être passager, plombé par les non-dits, les découvertes tardives, les déceptions. Puis, quelque chose nous retient : l’identité qui se fissure, qui cherche dans ses nouvelles crevasses les chemins de l’avenir.

En exploitant un thème presque galvaudé dans la — celui du retour à la terre —, J. P. Chabot plonge dans les aléas de notre collective pour mieux montrer du doigt la teneur cyclique de notre histoire. Dans le murmure faiblissant d’une scierie, dans l’exil d’une qui cherche à éviter d’être broyée par cette roue inéluctable, l’écrivain esquisse les croquis d’un avenir aussi irrévocable que le passé.

Le deuil, ici, n’est pas celui d’un passé glorieux de colons vaillants et débrouillards, mais plutôt celui de l’idéation d’une époque, peu importe celle qui nous semble la plus . Car s’il est faux de croire que tout était mieux avant, le présent

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