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«Le club des enfants perdus»: la noirceur des fées

Source : Le Devoir

En publiant pour la première fois sous le patronyme de Rebecca Lighieri, en 2013, la romancière française Emmanuelle Bayamack-Tam espérait s’offrir plus de liberté dans son exploration de la fiction, auscultant, notamment à travers les codes du , les pires travers de l’âme humaine ; de la jalousie de maris trompés dans Husbands (2013, P.O.L.) aux enfances dévastées par l’injustice, la violence et la drogue dans Il est des hommes qui se perdront toujours (2020), en passant par les coups de grâce qui poussent à la folie dans Les garçons de l’été (2017).

Entre romans policiers, noirs ou psychologiques, Rebecca Lighieri triture les cadres du genre pour mieux sonder les abîmes qui guettent l’humanité, et qui se reflètent dans nos manières d’habiter le quotidien et de réagir aux contrariétés.

Dans Le club des enfants perdus, sa dernière offrande, l’écrivaine navigue avec la lucide noirceur qui est la sienne dans l’univers du réalisme magique et du surnaturel, empruntant tant à la désillusion enfantine d’une Alice au pays des merveilles qu’à l’empathie destructrice et à la tristesse existentielle d’un Kurt Cobain.

Son Alice, c’est Miranda, une femme dans la vingtaine choyée par la vie, mais « exceptionnellement introvertie », mésadaptée, détenant a priori peu d’aspirations et dénuée, depuis l’enfance, de toute forme de joie.

C’est du moins le portrait que s’en fait le lecteur après avoir fait sa connaissance par le biais de son père, Armand, dont le point de vue est exposé dans la première moitié du récit. Ce dernier, un quinquagénaire qui brille sur les planches, vit des

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