Paru en premier sur (source): journal La Presse
Première offrande littéraire de la cinéaste Laura Bari – Antoine (2009), Ariel (2013) et Primas (2017) –, Le corps est une maison sans grands-parents propose une incursion dans la maison de son enfance, habitée par les traces d’existence de sa famille argentine. « Tes portes s’ouvrent / contradictoires dans ma tête / elles prennent le risque / de vivre en moi / allument et éteignent / des feux / me cédant tout de l’héritage / sauf le plaisir ».
Publié à 9 h 30
À une autre époque, régimes autoritaires, guerres et coup d’État ont affligé ce pays, laissant de profondes cicatrices que Laura Bari ose revisiter. Entre ces murs qui ont vu mille vies, « l’innocence politique n’aura jamais eu lieu ». Les dictateurs s’expriment à la radio, les enfants pleurent, les adultes se soûlent, et il en restera toujours des murmures.
Teintée de réalisme magique, sa poésie mêle des éléments de réel à des chants imaginés, dressant un portrait sensible de la maison à laquelle elle s’adresse. « Ma très chère / ceci n’est pas une bouteille de doutes / lancée à la mer / mais une plongée dans l’enfance / un aller sans retour / au-delà de l’immobilité éthylique ».
Le corps est une maison sans grands-parents est un recueil brillant qui aborde avec délicatesse les thèmes de la mémoire, de l’identité et de l’héritage, tant à travers les mots que par les œuvres visuelles percutantes qu’ils rencontrent au fil des pages.
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Le corps est une maison sans grands-parents
Le Noroît
144 pages